« Aji Charapita comme fer de lance »
« En décembre 2019, nous partions pour un voyage en Laponie et pendant l’attente, à l’aéroport, Jérôme a eu l’idée de cultiver des piments alors que notre voyage n’avait aucun rapport avec ce sujet », se souvient Célia Bordet, sa compagne qui l’accompagne dans cette aventure.
Jérôme Pezzicoli, agriculteur et paysagiste, décide alors de cultiver des piments sauvages, inconnus en France. Friant de légumes rares et anciens et de nourriture épicée, il décide en 2020 de créer sa Pimenteraie. Il commence avec l’Aji Charapita, un petit piment sauvage qui est originaire de la jungle péruvienne, et le fait pousser sur des restanques au cœur de la Provence, au pied du Massif du Garlaban, à Aubagne.
Le piment de l’année
La culture de l’Aji Charapita est particulièrement difficile. Elle nécessite beaucoup d’eau et de chaleur et une méthode d’exploitation particulière. La première année de culture n’a ainsi rapporté que 400g de piments pour 1 500 pieds plantés, mais Jérôme a su affiner sa technique. « La graine de l’Aji Charapita germe à partir de 28°C et il faut entre un et quatre mois de germination en serre », détaille Jérôme Pezzicoli. J’ai installé une serre d’un mètre carré dans mon appartement avec un chauffage et un éclairage artificiel, j’ai ainsi réussi à sortir 2 000 piments ». Si cette méthode est encore expérimentale, elle lui permet d’obtenir des plants de 5 cm qui sont ensuite placés dans une serre extérieure pour passer l’hiver. Dès le 15 mai, les plants sont replantés en extérieur dans des sacs de culture en raison de l’aridité de la terre et un réseau de 3 km en goutte à goutte est installé pour fournir un litre d’eau par jour à chaque plant. La récolte a ensuite lieu de mi-juillet, début août à décembre en fonction des conditions climatiques et de l’arbuste en tant que tel : chaque plant est unique et peut fournir entre 1 et 100 piments !
De quoi pimenter vos plats
L’Aji Charapita ayant la taille d’un petit pois, la récolte s’effectue à la main et les piments sont ensuite séchés sur des cadres de séchage pour en faire de la poudre « pour faire un kilo de poudre, il me faut 40 000 piments », indique l’agriculteur. La Pimenteraie vend ses piments frais directement aux chefs cuisiniers ou en poudre dans des épiceries fines pour agrémenter vos plats.
De la Pimenteraie à la Poivreraie
En plus de l’Aji Charapita, Jérôme Pezzicoli a commencé la culture de trois nouveaux piments, le piment Cumari Pollux "un piment sauvage des forêts tropicales brésiliennes" ayant un goût de fruits rouges, le piment Cappuchino Chiltepin "un piment sauvage du désert de Sonora au Mexique" ayant un doux parfum de café fumé et le piment Galabert "un piment sauvage de l'île de la Réunion" aux notes suaves de fraise. Toutes ces variétés lui offrent une grande diversité de goûts et de couleurs au sein de la Pimenteraie.
S’il lui reste encore une dizaine d’espèces de piments rares à expérimenter, l’agriculteur souhaite développer une poivreraie avec du poivre de Sichuan originaire de Chine, aux saveurs d’agrumes.
Contact :
Pimenteraie Plein Cagnard
Tél : 06 14 20 08 09
Par Marguerite Basly
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